Le lucane cerf-volant est le plus grand scarabée de Suisse. Il vit dans les endroits chauds au cœur des forêts de feuillus.
Le lucane cerf-volant préfère les environnements tempérés. Il vit surtout dans les forêts de feuillus où poussent de nombreux chênes et dans lesquelles on trouve beaucoup de bois mort. Mais on le rencontre également dans les jardins ou les parcs.
Les larves se nourrissent de bois mort. Une fois adultes, les scarabées se délectent d’écoulements de sève des arbres, de préférence des chênes. Ils trouvent cette sève partout où l’écorce a été abîmée, soit par un champignon parasite, soit par la foudre ou lors d’une tempête.
Pour se reproduire, les lucanes cerfs-volants se rendent généralement vers une source de sève, sur un tronc. Les femelles y attirent les mâles, ce qui provoque souvent des combats entre ces derniers. Après l’accouplement, la femelle recherche une souche ou un arbre mort au pied duquel elle creuse une galerie pouvant aller jusqu’à 50 centimètres de profondeur. Là, tout près des racines, elle dépose alors entre 14 et 20 œufs.
Les larves éclosent deux semaines plus tard. Elles vont rester longtemps dans le sol, où elles se nourrissent de bois en décomposition. Il va leur falloir entre trois et huit ans pour se transformer en nymphes. Un printemps, les lucanes cerf-volant s’enveloppent dans un cocon, bien à l’abri dans une cavité appelée loge. En automne, ils sont complètement développés, mais restent encore jusqu’au mois de mai ou juin de l’année suivante dans le sol. Alors seulement, ils vont creuser pour remonter à la surface et se mettre à rechercher de la sève pour se nourrir, et d’autres lucanes pour s’accoupler. Leur vie à l’air libre ne dure que quelques semaines: cet animal passe la plus grande partie de sa vie sous terre, sous forme de larve.
Tout comme un grand nombre d’autres animaux de la forêt, le lucane cerf-volant a besoin de bois mort pour survivre. Dans nos forêts, il n’en trouve hélas plus assez. Celles-ci sont souvent trop «domestiquées». On n’y laisse que peu d’arbres morts, en raison des accidents qu’ils pourraient causer ou parce que les gens les trouvent peu esthétiques.
Le WWF soutient et dirige des projets de protection des forêts dans de nombreux pays. Il s’engage en faveur de la préservation des zones boisées et soutient l’élaboration de lois contraignantes. Il promeut également le label FSC (Forest Stewardship Council), apposé sur le bois provenant de forêts exploitées de façon responsable, c’est-à-dire dont la gestion permet de les préserver au profit de la faune, de la flore et des hommes. Le WWF a participé à l’élaboration des règles d’obtention de ce label.